Le PMSI-MCO permet de suivre les pratiques de la chirurgie bariatrique sur plusieurs années, sans préjuger du respect des recommandations encadrant sa pratique.

Les interventions spécifiques, visant la restriction ou la malabsorption, ont permis de sélectionner les séjours hospitaliers du PMSI-MCO de 1997 à 2016.

Les interventions de chirurgie bariatrique sont passées de 2800 interventions en 1997 à 59 300 en 2016. La part des hommes a crû de 13 % à 20 % en 20 ans. Plus de la moitié des opérés a entre 25 et 44 ans. Neuf patients sur 10 ont entre 25 et 64 ans, mais une centaine de mineurs est opérée chaque année et la part des seniors augmente. Les taux bruts de recours sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes à tout âge. Entre 1997 et 2016, ils sont passés de 0,8 à 13,8 pour 10 000 chez les femmes et de 0,2 à 3,6 chez les hommes. Depuis 2010, plus d’une femme sur 1000, âgée de 18 à 54 ans, est opérée chaque année ; ceci est aussi le cas depuis 2013 entre 55 et 64 ans. En 2016, 524 établissements ont pratiqué la chirurgie bariatrique. La part des établissements lucratifs a diminué (1997 : 82 % ; 2016 : 63 %), mais six établissements lucratifs ont réalisé 25 % de l’activité. La pratique a évolué durant la période. En 2016, les anneaux périgastriques sont devenus marginaux (4 %), les gastrectomies « sleeve », apparues vers 2003, représentent 59 % de l’activité et les by-pass restent stables (25 %). Les taux de recours, tous âges et pour les deux sexes, sont plus élevés en France que dans d’autres pays : 8,4 en France, 7,1 en Suède, 6,1 aux États-Unis, 1,2 en Angleterre, en 2014.

Le taux de recours actuel à la chirurgie bariatrique, l’activité très importante dans certains établissements oblige à s’interroger sur l’adéquation de la réponse apportée aux besoins des patients ayant une obésité morbide.